Wednesday, August 10, 2011
Le change Heidegger: Du fantastique en philosophie (2004)
Available in English.
Léo Scheer, 2004, 426 pages
Il est temps de proposer une autre lecture de Heidegger. Il est temps de situer enfin le vif de sa pensée : la transformation originaire. La question de l'être abrite en effet celle du change : changement, échange, convertibilité, substitution. De la métaphysique à l'autre pensée, l'être n'est rien que sa mutabilité. Qu'est-ce qui vient avec le change et comment allons-nous trous transformer maintenant que l'histoire est terminée ? Dans quelles métamorphoses, quelles migrations, quelles révolutions sommes-nous engagé ? A l'heure des façonnements de soi dans l'ordre sexuel, biologique, politique, à l'heure de la plasticité identitaire, ces questions trouvent toute leur actualité fantastique. Une vision entièrement neuve de la différence petit alors prendre forme
Les nouveaux blessés: De Freud à la neurologie, penser les traumatismes contemporains (2007)
Available in English.
Bayard Centurion, 2007, 361 pages.
"Au fou de l'ancienne médecine, au névrosé de la psychanalyse, s'est substitué le nouveau blessé cérébral. " Les nouveaux blessés, ce sont les malades d'Alzheimer ou de Parkinson, les sujets atteints de dommages neurologiques irréversibles, mais aussi les traumatisés de guerre, vétérans du Vietnam ou de l'Irak, les victimes d'actes terroristes ou de violence gratuite... Ils ont tous en commun cette désaffection émotionnelle, cette froideur et cette indifférence qui constituent une véritable énigme. Comment traiter ces nouveaux blessés sans comprendre d'abord ce dont ils souffrent ? En effaçant la frontière entre traumatisme organique et traumatisme politique, la souffrance cérébrale transforme l'idée même de thérapie psychique. Développant une lecture de Freud radicale et novatrice, Catherine Malabou entreprend de montrer que l'événement cérébral se substitue à l'événement sexuel dans la psychopathologie contemporaine. Sexualité et cérébralité apparaissent comme des dispositifs concurrents d'exposition du psychisme à la blessure. Il s'agit de penser ce que la psychanalyse a nié et que la neurologie ne fait que constater : la destruction cérébrale peut créer une toute nouvelle personne, sans passé, sans enfance, sans histoire. La neurologie conduit ainsi résolument la psychanalyse au-delà du principe de plaisir.
Changer de différence: Le féminin et la question philosophique (2009)
Available in English.
Editions Galilée, 2009, 157 pages
Soumettre d'abord l'analyse du philosophique à la rigueur de la preuve, aux chaînes de la conséquence, aux contraintes internes du système : articuler, premier signe de pertinence, en effet. Ne plus méconnaître ce que la philosophie voulait laisser tomber ou réduire, sous le nom d'effets, à son dehors ou à son dessous (effets " formels " -" vêtements " ou " voiles " du discours -" institutionnels ", " politiques ", " pulsionnels ", etc.) : en opérant autrement, sans elle ou contre elle, interpréter la philosophie en effet. Déterminer la spécificité de l'après-coup philosophique -le retard, la répétition, la représentation, la réaction, la réflexion qui rapportent la philosophie à ce qu'elle entend néanmoins nommer, constituer, s'approprier comme ses propres objets (autres " discours ", " savoirs ", " pratiques ", " histoires ", etc.) assignés à résidence régionale : délimiter la philosophie en effet. Ne plus prétendre à la neutralité transparente et arbitrale, tenir compte de l'efficace philosophique, et de ses armes, instruments et stratagèmes, intervenir de façon pratique et critique : faire travailler la philosophie en effet. L'effet en question ne se laisse donc plus dominer ici par ce que la philosophie arraisonne sous ce nom : produit simplement second d'une cause première ou dernière, apparence dérivée ou inconsistance d'une essence. Il n'y a plus, soumis d'avance à la décision philosophique, un sens, voire une polysémie de l'effet.
La plasticité au soir de l'écriture : Dialectique, destruction, déconstruction (2005)
Available in Spanish, English.
Léo Scheer, 2005, 122 pages.
La plasticité au soir de l'écriture est un manifeste particulièrement éclairant pour qui tente de comprendre l'un des mouvements directeurs de la philosophie française de ces cinquante dernières années. Dans cette autobiographie intellectuelle, Catherine Malabou revient sur l'héritage de la déconstruction en partant du motif fondamental de la pensée de Jacques Derrida, l'écriture. À travers une confrontation de cette pensée avec celles de Hegel et de Heidegger, elle montre comment le concept de plasticité tend aujourd'hui à se substituer aux schèmes du graphe et de la trace. Le dialogue entre " graphique " et " plastique " qui se noue alors s'étend à différentes disciplines et met au jour, de l'anthropologie à la neurobiologie, des enjeux théoriques décisifs.
Que faire de notre cerveau? (2004)
available in German, English, and soon in Turkish.
Bayard, 2004, 128 pages.
Ne soyons pas dupes de la façon dont on nous parle de notre cerveau
Le cerveau a toujours été l’organe le plus sujet aux métaphores politiques. Certainement parce qu’il est celui qui commande. Mais les dernières découvertes le concernant, notamment celle qui touche à sa plasticité, ont fondamentalement remis en cause cette fonction.
Que trouve-t-on en effet dans le cerveau ? Des milliards de neurones, connectés par un réseau de jonctions innombrables, qui ne cessent de se développer et de changer tout au long de la vie. Le cerveau se sculpte lui-même, notamment par la mort cellulaire. Il est aussi sensible aux stimulations extérieures qui influencent directement le développement et le volume des connexions. Il sait également se réparer lui-même. Bref, le cerveau est flexible.
La question que pose ici Catherine Malabou est la suivante : le cerveau a cessé de fait d’être la métaphore d’un pouvoir centralisé et rigide. Mais pour autant, la description que l’on en fait actuellement est-elle dénuée de toute arrière-pensée politique ? Il est en effet troublant de constater que les mêmes mots, à commencer par la flexibilité, sont utilisés communément dans la vie économique.
La description du cerveau aujourd’hui n’est-elle pas l’image du monde capitaliste dans lequel nous vivons ? Ne décrit-elle pas une autre forme de pouvoir qui ne serait pas centralisé mais n’en resterait pas moins un poste de commande, d’où on encense l’adaptabilité absolue, la flexibilité et d’où on rejette les individus sans mobilité, trop rigides ?
Ne soyons pas dupes de la façon dont on nous parle de notre cerveau.
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